Bordéliser la concertation.

Ce mardi avait lieu la réunion publique de « concertation » du projet Toulouse EuroSudOuest (TESO). L’occasion rêvée de venir gueuler aux élites locales ce qu’on pense de leur projet de destruction de Toulouse, de rappeler qu’on n’a rien à négocier avec ces immondices encravatées et de tourner au ridicule leur mascarade démocratique auquel de plus en plus de monde ne semble plus croire. Retour sur une soirée officielle bordelisée dans la joie et la bonne humeur.

Mardi 13 mars, enfin la concertation publique. On est content·e·s, ça fait un moment qu’on l’attendait, surtout que les travaux ont déjà bien commencé.Retour ligne automatique
17h30, quelques personnes se retrouvent et échangent quelques pistes pour empêcher la tenue de cette mascarade.

Mise en bouche
On s’avance par petits groupes vers la grand-messe organisée aux Espaces Vanel (au dernier étage de l’arche de la médiathèque). Démocratiquement, ça commence bien, on est rassuré·e·s : à l’entrée des cars de flics et des vigiles. On est sommé d’ouvrir nos manteaux et nos vestes (ceintures d’explosifs obligent) avant de monter par groupe dans l’ascenseur jusqu’au sixième étage. Là-haut le comité d’accueil est à la hauteur : fouille des sacs, confiscation de divers objets dont une poêle (si, si…) et bien sûr, brigade de flics. La démocratie est bien encadrée. Les bleus s’agitent un peu en reconnaissant certains visages : « Il nous faut des renforts ! ». Va falloir être à la hauteur de leurs attentes ! Dans la salle, 500 personnes et pas mal de cerbères de noir vêtus surveillant la marée de cols blancs. Comme c’est toujours une concertation démocratique, des guides identifié·e·s par leurs petits badges TESO nous invitent à faire part de nos doléances dans une urne posée pour l’occasion. Trois vidéoprojecteurs sont alignés dans la salle ainsi que des centaines de chaises plutôt confortables. Une équipe de cameramen est là pour immortaliser la cérémonie. Mais la salle est à moitié vide. L’ambiance a pas l’air hyper marrante, il faut faire quelque chose.

Dawa
La présentation commence enfin dans l’antichambre de l’argent et de son pouvoir. Après quelques minutes d’une vidéo de synthèse aux allures de pub pour yaourt nous présentant une ville qu’on ne reconnait pas, la médiatrice de la soirée commence son show, nous le nôtre. Alors qu’elle se meut sur le devant de la scène, introduisant les différents agents de la destruction, on se libère de notre ataraxie ! On invective, on gueule, et c’est jouissif de voir tous les visages faire un 180 degrés a la vitesse d’un TGV pour tomber sur nos vilaines ganaches. On injecte un peu de vie dans ce pâté de riches en croûte !

Durant près d’une heure et demie, on n’entendra rien de ce que Moudenc, Garès, et autres Busquets voudront dire et on peu se vanter aujourd’hui que cela soit de notre fait. « Mais elle est où, mais elle est ou, mais elle est ou la LGV ? », « Escrocs ! », « Et les pauvres ? », « Tu prends combien toi Busquets ? », « T’es content Jean Luc, t’as la plus grosse ?! », « Et toi, t’habites où Jean-Luc ? »… Les costards rechignent, la réunion est absolument inaudible. D’ailleurs on le dit, haut et fort comme le reste « Laissez-les parler ! », « On n’entend rien ! ». Mais rien à faire, il semblerait que la puissance vocale soit de notre côté, Jean-Luc et son micro n’arrivent pas à rivaliser… Allez passe le mic MC Jean-Luc ! Sur leur tribune, les cravatés ont des gueules d’enterrements. Zbeul 1 – Technocrates 0.

La farce de la concertation
Au moment des questions réponses, certaines associations expriment leur mécontement : absence d’écoute, aucune prise en compte de leurs remarques, poudre aux yeux. Les déçu·e·s de l’illusion démocratique s’expriment longuement. Certain·e·s semblent comprendre qu’on ne veuille pas, une fois encore, entendre les boniments de cette clique de pourriture en costard.

Dans le public les réactions varient. On a vu des gens râler, mais peu. On a vu des enfants chanter et pas mal de monde sourire. Des personnes venues nous confier que bien qu’étant rester silencieuses, elles n’en pensaient pas moins. Faut dire que c’était un peu morne cette histoire, la gentrification, même bien vernie, ça rase et détruit. On était pas là pour quémander des modifications dans le projet TESO, on connaît sa stratégie d’éviction des pauvres, et on avait pas particulièrement envie d’en entendre plus, on voulait juste saboter leur mascarade. Et à vrai dire, on a trouvé ça plutôt sympa.

Reste qu’on ne s’illusionne pas, le projet TESO, son pôle multi-modal et sa tour méprisante continuent leur chemin et c’est à nous de le prendre de court…Retour ligne automatique
Retrouvons-nous, discutons, sabotons la machine à gentrifier !

Anti Teso Café, 2eme édition

Ce mercredi 7 mars, deuxième édition de l’Anti Teso Café,

Rencontres, discussions, affiches, sérigraphie et projection !

18h-21h, à l’atelier des cheminots, 3, rue des cheminots, Bonnefoy, Toulouse

Affiches, stickers, visuels en tout genre

A l’anti Teso Café ça fourmille dans les cervelles et les paluches, quelques visuels … A diffuser, imprimer, coller.

Pour boire un coup, causer, raler contre les puissants, promoteurs et politicards, se passer d’eux, se rencontrer, trouver des complices y’a l’Anti Teso Café, tous les premiers mercredi du mois, 18h-21, à l’atelier des cheminots, 3, rue des cheminots.

AntiTesoCafé – 1ère édition

Tous les premiers mercredi du mois à l’atelier des Cheminots, du thé et du café autour desquels discuter et se retrouver de la ville qui change, sans nous, contre nous.

18h/21h, à l’atelier des cheminots, 3 rue des cheminots

Un rendez vous mensuel et pérein.

1er avril : faute de poisson, on a promené nos poulets !

Toulouse Euro Sud Ouest, ou TESO pour les intimes, est un projet de restructuration urbaine qui concerne principalement les quartiers de la gare. En 2022, la LGV devrait relier Paris à Toulouse en 3h38 , et il ne s’agirait pas d’accueillir les cadres en transit dans les conditions actuelles ! Comprenez tout de même : des populations précaires, des vieilles places où l’on zone, des maisons vétustes, ça ne fait pas bon genre. Il s’agira donc de faire rayonner la ville à échelle européenne en créant des milliers de mètres carrés de bureaux, de commerces, en virant les habitants du quartier Bonnefoy, en restructurant les allées Jean Jaures comme des ramblas, tout cela bien ordonné et vidéosurveillé comme il se doit. Et puis pour l’image de marque, une fois que le centre ressemblera à n ’importe quel centre-ville, on parera à l’homogénéisation générale en édifiant un emblème aussi grand que vulgaire : l’Occitanie Tower, 150 mètres de mépris.

Place Belfort. 15H00.

Une centaine de personne se sont rassemblées à coté d’un char et de quelques banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Fight The Tower », « Abattre TESO », « Prendre la rue Sortir de l’impasse ». Parmi ces gens, on peut distinguer les visages flétris et tristes d’élus locaux et autres urbanistes : Jean-Luc Moudenc, maire de la ville de Toulouse, Carole Delgas, présidente de la région, Joan Busquets architecte majeur du projet et Alain Garès directeur général d’Europolia, la société d’aménagement de TESO… imprimés sur des assiettes en carton.

« Ni premier tour, ni tour d’Occitanie ! »

Malgré leur apparence sévère, il faut croire que plus on est de fous plus on rit… Les protagonistes n’ont pas tardé à claironner joyeusement leur mécontentement quant au nouveau phallus géant qui devrait être érigé sur le territoire de la gare Matabiau : « Pierres par pierres, murs par murs, on détruira l’Occitanie Tower ».

  « Bayard , Bayard, Bayard Générale ! »

Entre deux orages, le cortège traverse les endroits touchés par les projets de restructuration urbaine. Devant le siège social de Kaufman and Broad, sur les travaux rue Bayard, en face des locaux de Toulouse Nécropole, des manifestants grimés en acteurs du projet présentent les plans machiavéliques concernant le polissage de la ville, sous les acclamations ironiques du cortège qui prône plutôt l’autogestion.

« Et on promène nos poulets ! »

Depuis le début, les RG sont de la partie, déçus qu’ont leur ait refusé des masques de Moudenc. A Jean-Jaures, les flics se multiplient, comme affamés, et les fourgons nous suivront jusqu’à la fin sous les quolibets. La balade se termine au Houla-hoops, un squat menacé d’expulsion par Vinci, car situé dans le quartier Bonnefoy que restructure le TESO. Les poulets doivent se contenter de nous voir nous y retrouver sous leurs yeux. L’assemblée ne souhaitant pas profiter de leur parole, il leur est sommé de se disperser sous peine d’un lancé de grenade imminent. « Connasse ! » braillent les exclus.

Une assemblée s’est donc tenue à la suite de la balade. L’idée, c’est de ne plus se retrouver à 10 pélos pour lutter par-ci contre la destruction d’un parking gratuit pour en faire la « base de vie » du chantier (Bonnefoy), par-là contre l’expulsion d’un logement, mais de pouvoir dessiner une vision plus générale des avancées de la métropole afin de se coordonner contre cet ennemi commun.

La première partie de l’AG était donc un moment d’échange qui mêlait des prises de parole sur le projet TESO, mais aussi sur le projet Val Tolosa (projet de MÉGA centre commercial à Plaisance-du-Touch), sur la gentrification du quartier Arnaud Bernard, la fin du marché de St Sernin.

Nous avons ensuite tenté d’élaborer ensemble la suite de cette lutte et ainsi décidé que, tous les premiers dimanche du mois, des discussions auraient lieu dans des lieux publics, parcs ou chantiers, pour échanger sur le(s) projet(s) et s’organiser en conséquence.

Fight the tower

Il était une fois un projet nommé TESO (Toulouse Euro Sud Ouest). Derrière cet acronyme, Toulouse Métropole qui construit un quartier d’affaire composé de 300 000 m² de bureaux et de 40 000 m² de commerces en vingt ans, en lieu et place des quartiers populaires qui jouxtent aujourd’hui la gare.

La destruction du Toulouse que l’on connaissait a déjà commencé. La rue Bayard est à terre et une pierre grise et morne la consume à petit feu. Bientôt, elle ne sera plus que le prolongement du centre commercial qui a gardé le nom de la rue sur laquelle il fut construit : Alsace Lorraine.

Toulouse ne se rapproche ni de Bordeaux ni de Paris

Avec l’arrivée du TGV à Toulouse, la clientèle aisée qui atterrissait jusqu’alors à Blagnac va se rabattre peu à peu sur la gare Matabiau, qui ne sera « plus qu’à 3h10 de Paris » en 2024. Et comme il ne faudrait pas passer à côté de toutes ces cartes Gold, Toulouse Métropole investit pour faire de cette zone l’équivalent urbain d’un duty free.

Bien entendu, Toulouse ne sera jamais à 3h10 de Paris pour les galérien-nes des quartiers de la gare. Non sans cynisme, La Dépêche titrait récemment : TGV Toulouse-Paris : des trajets beaucoup plus courts mais des billets un peu plus chers. Pour les toulousain-es ordinaires, Paris est et restera à 8h de Toulouse, que ça soit dans des Ouibus miteux ou des covoiturages aussi pénibles que dangereux. [1] Toulouse ne se rapproche ni de Bordeaux, ni de Paris. Ses élites, oui.

La vitesse est une guerre, une guerre de classes, et c’est toujours émouvant de voir ce que les pauvres ont à endurer pour laisser passer les riches, que ce soit autour des gares ou sur le tracé des voies de chemin de fer. Ainsi, on n’hésite pas à écraser un pan entier de l’histoire populaire de Toulouse (les cheminot-tes de Bonnefoy, les étudiant-es précaires et les travailleur-euses étranger-es ou non de Bayard, les travailleurSEs du sexe de Belfort…) sous les chaussures bien cirées d’une élite pressée.

Et comment mieux écraser les pauvres qu’en leur érigeant une tour de 150 mètres (2,5 fois la taille des immeubles les plus hauts de Toulouse) au-dessus de la tête ? Si Moudenc communique largement sur le « signal fort » que représente ce projet pour les investisseurs internationaux, il nous laisse deviner de quel signal il retourne pour les prolos de ce bas-monde. Pour qui connaît la violence du projet TESO, le message est clair : un gratte-ciel pour mieux rappeler aux pauvres leur petitesse, la bassesse de leur condition et la vulgarité de leur existence. Une tour pour mieux nous faire courber l’échine, faire de l’ombre à nos révoltes, nous faire avaler tout le béton qu’ils vont couler sur nos vies dans les vingt ans à venir.

Vue imprenable testée par drone

Dans son article intitulé « L’ »Occitanie Tower », une spirale verte » La Dépêche s’extasie : «  Lorsque le voile blanc qui cachait la maquette du projet est tombé, dans le stand de So Toulouse envahi par la foule, les applaudissements ont crépité. Les premières images de synthèse diffusées sur un grand écran ont aussi suscité un étonnement admiratif. »

Le Monde du 16 mars écrit :

Il est rare de voir surgir en France des projets d’une telle ampleur. La tour, d’une surface totale de 30 000 m2, doit abriter 11 000 m2 de bureaux, 100 à 120 logements, un restaurant-bar panoramique, un hôtel Hilton, 2 000 m2 de commerces et accueillir dans son socle des locaux SNCF. Les promoteurs de l’Occitanie Tower ont voulu qu’elle fasse, au moins dans son apparence, la part belle aux préoccupations environnementales. Soumises à un mouvement hélicoïdal, façades en verre et végétales s’enroulent sur toute la hauteur de l’édifice, tels deux rubans torsadés. Le paysage vertical qui en résulte a été conçu par l’architecte-paysagiste Nicolas Gilsoul. « Toulouse est la grande ville qui monte en France et, pour cela, il fallait un symbole, un signe urbain fort », a déclaré à Cannes le maire LR de Toulouse, Jean-Luc Moudenc.

Dans un article de La Dépêche intitulé « A vendre : lofts avec vue imprenable sur la Ville rose et les Pyrénées », on peut lire :

Tous les logements, très bien finis, avec grand séjour et cuisine équipée de qualité, auront vue imprenable (testée par drone) sur la ville et environs, jusqu’aux Pyrénées par temps dégagé, avec jardins intérieurs protégés par doubles façades. Accès à tarif privilégié aux services de l’hôtel Hilton 4 * (room service, chambre d’amis), d’où un nombre de chambres réduit par appartement (1 ou 2).

Pour parer aux critiques, La Dépêche prend les devants et fait semblant de se questionner : « Y aura-t-il des HLM ? Ils sont prévus dans le programme TESO mais probablement pas dans la tour, en raison du coût de construction supérieur. »

Occitanie Tower

D'une surface totale de 30 000 m², Occitanie Tower accueillera 11.000 m² de bureaux, 100 à 120 logements, et un restaurant-bar panoramique aux deux derniers niveaux. Un hôtel Hilton et 2.000 m² de commerce prendront place dans le socle de la tour.

Publié par Toulouse Métropole sur samedi 18 mars 2017

L’urbanisme, c’est la guerre

« Le problème majeur de ce projet, c’est la vie qui va avec » [2]. A Dubaï, à Londres, à Lyon, les mêmes tours symbolisent le même pouvoir : celui d’un capitalisme qui transforme nos vi(ll)es en déserts. Sièges d’entreprises, grandes enseignes, hôtels de luxe, loyers élevés, caméras et flics à chaque coin de rue : autant de dispositifs pour que les lieux où l’on vit deviennent au plus vite ceux où ils font des profits. Jusqu’à que l’on s’y sente de trop.

Peu importe que Toulouse soit Toulouse ou que Paris soit Paris, pourvu qu’on y fasse régner les mêmes normes, les mêmes lois, le même urbanisme anti-pauvres qui voit des marchés et des flux où nous voyons des faubourgs et des habitant-es. Les ambitions de Jean-Luc Moudenc ne souffrent d’aucune ambiguïté :

Le projet TESO comporte deux enjeux. En premier lieu, celui de la création d’un pôle économique. (…) Le deuxième, c’est le renouvellement urbain, notamment sur la partie au nord de la ligne ferroviaire. Un périmètre qui n’a pas aujourd’hui d’identité urbaine, avec un bâti de piètre qualité encore basé sur des usages d’autrefois.

Nos quartiers ? Des « périmètres sans identité ». Nos rencontres, nos rassemblements, tout ce que nos vies contiennent d’activités improductives ? Des « usages d’autrefois ». Nous sommes des freins à la montée en puissance de Toulouse sur le marché mondial de la Métropole. Comment nous traiter autrement qu’à coup de bulldozer ?

Tout le monde déteste les gratte-ciel

Mais doit-on se laisser faire ? Ce genre de projets mégalos et arrogants font souvent l’unanimité contre eux. Il se dit que 60% des parisien-nes sont hostiles à la construction de gratte-ciel dans leur ville. A Toulouse, les sites de Côté Toulouse ou de La Dépêche que l’on lit habituellement en se pinçant le nez regorgent de commentaires incendiaires sous les articles relatant le projet.

Le collectif anti-TESO s’organise depuis quelques mois pour mettre des bâtons dans les roues de la rénovation urbaine.

Du côté de l’« Occitanie Tower », maîtres d’oeuvre et maîtres d’ouvrage ont trois mois pour se mettre d’accord ; c’est la période de « négociation exclusive. »

Nous pouvons encore faire échouer leurs magouilles en inscrivant ce combat dans la lutte plus large contre la gentrification.

Faisons de leur tour un symbole de la guerre qu’ils mènent aux pauvres.

Construisons une lutte qui rassemble tou-tes celles et ceux que TESO et son gratte-ciel veulent écraser.

Le 1er avril, 15h, place Belfort : FIGHT THE TOWER !

Notes

[1] 3.500 personnes trouvent la mort chaque année sur les routes de France, l’occasion de rappeler que la guerre de classes qui se joue dans la vitesse est de celle qui tue, et qui tue massivement. Il faut savoir aussi que « Alors qu’ils ne représentent que 13,8 % de la population française, les ouvriers comptent pour 22,1 % des personnes décédées sur la route. À l’inverse, les cadres supérieurs, professions libérales et chefs d’entreprise (8,4 % de la population) ne totalisaient que 2,9 % des morts et blessés. » Source : Monde Diplomatique.

[2] Extrait de l’article paru dans IAATA le 22 novembre 2016 : Toulouse : bientôt l’érection de 150 mètres de mépris ?

Balade critique et assemblée contre TESO

TESO, L’ARBRE QUI CACHE LA FORÊT

Toulouse Euro Sud Ouest, qui répond aussi au doux sobriquet de TESO est le projet d’aménagement des quartiers autour de la gare. Le but est clair, faire de ses faubourgs populaires un immense quartier d’affaires, propre et aseptisé, directement relié au centre-ville historico-touristique et aux zones d’activités économiques de la métropole (blagnac par exemple !).

Une ville pour les riches, où, si t’as pas de pouvoir d’achat, tu dégages !

A la moindre balade dans les rues de la ville, impossible de ne pas croiser une pelleteuse, un chantier ou une pub pour un nouvel immeuble trop beau trop propre. Dans tous les sens la ville change, se construit, se renforce.
On nous promet une vie meilleure, plus facile, des déplacements fluides et sécurisés, et on nous demande pas trop notre avis. Qui fait la ville aujourd’hui, pour qui, pour quoi ?

A priori toujours les mêmes, ceux qui tiennent les lieux de pouvoir, institutions, mairie, entreprises et leurs chefs, pour toujours la même chose, faire le plus d’argent possible, attirer les riches, dépouiller les pauvres ! Au final des rues qui brillent, propres et blanches, pleines de magasins chers et propres, surveillés par des caméras et des flics, partout, tout le temps. Autant dire que t’as intérêt de rester dans le cadre.

Les décideurs publics refont la ville, sa partie publique justement. Et puis après, ils l’offrent à leur petits potes sur un plateau, les entrepreneurs, les chaines commerciales, les ZARA, Sushi Shop et autres hotels de bourges (j’en passe et des meilleurs), qui viennent tranquillement s’y installer.
Imagine le rêve pour eux : la métropole prépare le terrain, y’a plus qu’à y installer la machine à fric, ça devrait tourner.

Mais le truc, c’est qu’en fait, le terrain il est pas complétement vierge, on est plein à déjà habiter l’coin, à l’traverser, à s’y poser, bref à y vivre. Et y’a pas mal de risques qu’on doivent en dégager assez rapidement. Forcément une ville neuve avec plein de nouveaux magasins, ça fait monter les prix de l’immobilier, ceux des loyers, et des impôts. Ca fait même monter les prix des produits dans les magasins. Y’a des gens qui sefont dégager de chez eux, ‘sont pas assez friqués pour cte zone de la ville, « va falloir aller voir ailleurs, les pauvres » qui nous disent !
Et puis même si habitant ailleurs tu veux continuer à zoner dans le coin, t’as intérêt de bien te tenir, à pas oublier ces caméras intelligentes et leurs patrouilles de flics en uniformes.
Si jamais t’es pas content.e tu peux toujours aller geindre dans leur réunion publique ou entre mépris et moqueries on devrait te rire à la gueule, gentiment ;     « désolé, m’dam, le projet est lancé, c’est pas de notre ressort », en clair ferme ta gueule ! Comme toujours.

On sait bien qu’on a rien à leur demander à cte clique en uniforme (du treillis au costard), qui nous pourrit la ville, mais on en veut pas de leur TESO, et on compte bien le faire savoir !

Pour commencer on vous propose de se balader ensemble dans le quartier, en cherchant à comprendre ce qu’ils préparent – ces enfoirés ! – et puis prendre un peu place dans ces rues, dire autre chose de cette ville que la soupe qu’ils nous servent à grand coups de pubs dans les sucettes JCDecaux.
Et après de prendre un moment pour causer un peu ensemble, manger un bout et voir qu’est ce qu’on peut faire pour contrer un peu l’avancé du désert !

Balade critique contre TESO et sa métropole
le 1 er avril 2017 (et c’est pas une blague)
à 15h place Belfort

Assemblée Anti TESO
à 17h30 au 67 chemin lapujade
Bouffes et discussions

propositionappelmanif (télécharger le tract)