Samedi colère

Quelques-un.e.s du collectif étaient présent.e.s samedi dernier à la manif Gilets Jaunes à Toulouse.

Les vacances sont terminées. Place à la lutte.

Quelques semaines ont suffi pour voir la situation se dégrader encore plus dans le quartier Bonnefoy. Les poubelles ne sont plus ramassées, les rats envahissent les trottoirs, il n’en faut pas davantage pour servir d’alibi au projet TESO. Les expulsions se poursuivent, des maisons sont en vente.
La situation délétère du quartier a eu raison de la boutique solidarité de la rue des jumeaux. Ouverte depuis 1995, elle était tenue par une demi-douzaine de personnes qui y bossaient chaque matin afin d’accueillir tout.e.s celleux en situation de précarité, enfant, adulte, homme, femme. La dégradation du quartier constatée depuis trois ans mais qui s’est bien accélérée depuis un an a, bien évidemment, un impact sur les plus fragiles, celleux qui vivent dans les squats ou bien dans la rue. Les problèmes de violence augmentent et cette petite équipe se retrouve à essayer de régler tous les problèmes, des conflits entre les proxénètes violents et les filles, des cas de mineur.e.s agressé.e.s sexuellement, sans compter tous ceux liés à la drogue. Le conseil d’administration et la direction ont décidé de ne plus prendre la responsabilité de bosser à cet endroit. La boutique est fermée depuis fin juillet et n’ouvrira qu’à la condition de pouvoir assurer ses missions dans des nouveaux locaux adaptés pour accueillir les 100 à 120 personnes qui s’y rendent chaque matin. La lutte est engagé pour rester dans le quartier de la gare. Mais au lieu de galérer à chercher des locaux, c’est plutôt la mairie de Toulouse qui devrait pouvoir les loger de manière décente dans la zone où elle détient près de 50% du fonciers par l’intérmédiaire de l’EPFL.
En passant elle pourrait s’occuper aussi du ramassage des poubelles plutôt que de repeindre les murs en gris. Ce serait certainement plus efficace contre les rats. Il est insupportable de voir le Jean-Luc Moudenc multiplier les sorties médiatiques pour une ville « plus verte » quand dans la réalité les pouvoirs publics attaquent de front notre cadre de vie.
La pause estivale est terminée et nous revoilà plein de force et d’entrain pour empêcher la dégradation de cette ville en métropole standardisée. Si vous voulez nous donner un coup de main ou, tout simplement, vous informer sur le projet, l’AntiTeso Café se réunit toujours au 3 rue des cheminots les premiers mercredis du mois.

 

TESO : résultat de l’enquête publique, ben c’est ok pour la commission…

…mais pas pour nous.

La commission nommée par le Tribunal Administratif de Toulouse a rendu son avis suite à l’enquête publique qui s’est déroulée du 14 mars au 30 avril 2019. Cette enquête comprenait cinq objets sur lesquels les toulousain.es. étaient appelées à se prononcer :

  • la déclaration d’utilité publique (DUP)
  • la mise en conformité du plan local d’urbanisme (PLU)
  • l’enquête parcellaire pour expropriation
  • le classement et le déclassement des voiries dans le domaine public
  • le permis de construire de l’Occitanie Tower.

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TESO. L’enquête publique est en cours. Pourrissons-la !

Le projet Toulouse Euro Sud Ouest est « soumis à enquête publique » depuis le 15 mars et jusqu’à fin avril. Simulacre de participation il s’agit surtout de valider administrativement le projet pour passer aux destructions massives. Il n’y a pas de raison qu’on les laisse faire tranquillement même s’il n’y a rien à attendre de cette enquête.

 

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Le TESO raconté par un de ses papas

On nous a fait passer un exposé d’Alain Garres ancien président d’Europolia qui décrit par le menu le projet Toulouse Euro Sud Ouest.

Quand une boîte d’aménagement de bureau invite un aménageur qu’est-ce qui se raconte ? Des histoires de bureau. Des histoires de constructions, sans fard, sans détour, dans la conscience que les oreilles fragiles des habitant·es sont loin et que personne ne viendra casser l’ambiance. Pas de chance, dans l’arrière cuisine il y avait des oreilles baladeuses, pendant que le lunch se préparait un enregistreur indiscret captait les échanges…

C’était le 7 juin 2018, Oddos et the business club XXI invitait Alain Garès à présenter en détail ce que vont devenir la gare et ses faubourgs.
Devant une assistance toute gagnée à sa cause le technocrate s’étale sans aucune retenue et raconte un projet déjà tout bouclé du pont Pompidou jusqu’à la rue Cazeneuve. En moins d’un quart d’heure apprenez tout ce que vous devez savoir sur Toulouse Euro Sud Ouest.

Un récit de la manifestation du 13 octobre contre TESO

Trouvé sur iaata.info

Samedi 13 octobre était organisée une manifestation contre le projet (TESO) Toulouse Euro Sud Ouest. Rendez-vous donné à 15h place Schumann, au milieu de la rue Bayard. Dix mètres en avant, puis dix mètres en arrière. La manif n’aura jamais quitté la rue Bayard. Récit et bilan subjectif de cette après-midi.

Ni Tour d’Occitanie, ni tour du quartier.

Une compagnie de Gendarmes Mobiles, la Nationale dans les rues alentours, la BAC et les voltigeurs qui zonent autour de la gare…le message était clair : on ne manifeste pas dans ces rues. Malgré l’intimidant dispositif policiers, une grosse centaine (200 ? 300 ?) de personnes -plus ou moins masqué.e.s, plus ou moins coloré.e.s- se retrouvent à l’heure dite.Retour ligne automatique
Le Lidl récemment refait à neuf a sorti quelques gros bras supplémentaires pour garder l’entrée. La détestable nouvelle poissonnerie à la mode pour cadres friqués et pressés a fermé son rideau, les patrons et employés zieutent la manifestation en souriant.

Quelques prises de paroles ont lieu, puis des consignes sont données pour éviter les ennuis. Après un long moment d’hésitation, ça s’élance pour remonter la rue Bayard vers la gare. Là on se dit que les GM vont peut être s’écarter, que cette masse bleue est là uniquement pour intimider et intervenir si l’on venait à s’exprimer sur des vitrines ou les machines du chantier. Pure naïveté. Ils ne bougent pas. Alors on chante (merci à la chorale !) et on gueule des slogans derrière nos jolies banderoles. Puis on tente le demi-tour, pour voir si la flicaille côté place Belfort a eu consigne de nous laisser passer. Évidemment on n’a même pas envie d’essayer de redescendre la rue pour aller vers le centre-ville. Bon, place Belfort ça ne passe pas non plus…et puis si l’on s’avance trop, peut être qu’une nasse nous attend. C’est le retour place Schumann. C’est toujours joyeux, malgré la frustration de rester là.

Les flics n’ont pas bougé d’un centimètre, et nous si peu. Ça change de la manif de l’an dernier, où les hendeks étaient aussi en nombre, mais complètement passifs.Retour ligne automatique
Sur la place, chacun.e vaquent à ses occupations. On chante, on se change, on achète des bières au Lidl, on colle quelques affiches, on gamberge en pensant à la sortie. Pendant ce temps des flics sont au coin de la place et film obstinément le cortège. Lentement, par petit groupe on se disperse. Là, à chaque barrage il faut montrer le contenu de son sac. Des affiches sont confisqué.e.s, certaines personnes ont leur identité relevée. Finalement sortir n’était pas trop périlleux.

Déjà vu.

Il faut se l’avouer, en dehors des cortèges syndicaux remplanplants, il devient presque impossible de manifester à Toulouse. Le même jour que la manifestation contre TESO, la très gentille marche pour le climat (#ilestencoretemps) prévue au métro Capitole se fait refouler à la Prairie des filtres « pour des raisons de sécurité ». Moudenc vient y fanfaronner. Puis une farandole s’élance sur le pont Neuf avant d’être stoppée. Les CRS empêche d’aller plus loin.

Toujours le même 13 octobre, une manifestation (déclarée) de soutien au Peuple Kurde était prévue à Jeanne d’Arc. Elle est annulée par la préfecture, pour cause de manifestation contre TESO. Pas assez de flics pour surveiller le cortège ? Le lendemain la manifestation a lieu, les flics qui l’encadraient se comptaient sur les doigts d’une main…

Récemment, fin septembre, la préfecture cantonnait la manifestation pour le droit à l’IVG à Saint Cyprien. Pourtant la manifestation était là aussi déclarée, le mot d’ordre était consensuelle. Lorsque le cortège tente de franchir le barrage sur le pont Saint Pierre, c’est gazeuse familiale pour tout le monde.

Et maintenant ?

C’était à craindre, ça se sentait venir de plus en plus depuis 2015 et l’instauration de l’état d’urgence. Pouvoir manifester est devenu un privilège. La norme c’est interdiction/nasse/répression. Toulouse avec ses centaines de caméras, sa métropolisation à marche forcée et l’expérience des flics suite aux manifestations de l’automne 2014 est évidemment un modèle à ce niveau. Bien évidemment il y a eu quelques réussites depuis, y compris au printemps dernier. Mais aussi pas mal de copaines passé.e.s en GAV ou en procès, voire qui ne viennent plus en manif.

Il est désormais nécessaires de (re ?)trouver des moyens de ne pas être piégé.e.s systématiquement dans des nasses plus ou moins resserrées, plus ou moins agressives. La solution la plus simple serait de ne plus aller en manif. Ou peut être de ne plus aller dans le centre-ville ? Mais est-ce que nous voulons vraiment nous y résoudre ? En attendant il reste d’autres manières d’agir dans l’espace publique afin de, ça et là, porter quelques coups à la machine.

Des affiches contre l’urbanisme placée dans les panneaux JC Decaux :

Des messages laissés sur les murs de la ville ce week-end :

P.-S.

Ce récit est assez personnel. Peut être que tout le monde ne s’y retrouvera pas. Alors n’hésitez pas à commenter ou à écrire un autre article. Et aussi j’aimerais bien avoir une copie des chansons de la manif.

Urbis et orbi – Trouvé sur Iaata.info

On relaie une revendication/appel trouvée sur iaata :

La promotion du beton est une pauvre gloire, on en retiendra les bouchons interminables et les ruines d’une Tour Occitanie qui tenta de s’ériger malgré une contestation obstinée.
Moudenc et sa clique vouaient la ville aux promoteurs et aux chantiers en tous genres pour faire entrer la ville de Toulouse dans la concurrence impitoyable des métropoles à grosses couilles. A qui la plus grande dalle, à qui la tour la plus phallique. A force de noyer la crise et son désespoir dans les bétonnières, les chantiers se multipliaient. Quartiers résidentiels, ramblas de mauvais goût et centres d’affaires servaient de pretexte aux expulsions de quartiers entiers et aux destructions massives.

Contre ce sens désuet d’une esthétique industrielle, contre la finance, ses cadres et ses conséquences, face à l’affront infantilisant des consultations publiques où tout est déjà décidé : tous les coups sont permis. Revoyons à la hausse le prix de leurs chantiers et du projet TESO.
Cueillons les occasions à mesure que les chantiers fleurissent.
Du ravalement de facades à la mobilisation des masses, faisons des longues nuits d’hiver à venir le gel des projets TESO et cie.
Echauffons nous, un petit mot a été tracé à l’huile de vidange sur toute la facade d’un bloc résidentiel en construction du promoteur Urbis, situé dans le quartier Lapujade.

des cousines est-allemandes

Métropole, mon amour…

Une émission de Brasero où l’on parle de métropolisation en général et de TESO en particulier. Avec un technocrate qui raconte pas mal de chose sur les futurs travaux…

http://www.canalsud.net/?brasero-Metropole-mon-amour

Brasero, Brassage radio, aujourd’hui on colle à l’aire du temps et on s’écrie en cœur : Métropole mon amour !

C’est fini d’habiter la ville maintenant nous habitons la métropole. Fini la province, nous voilà au cœur du pouvoir, au cœur du progrès, au cœur du futur. L’inflation du discours sur l’urbain marque les politiques municipales qui ont décidé de passer aux choses sérieuses, pour maximiser les profits des un.e.s et l’exploitation des autres.

La métropole est à l’air des services ce que l’usine est à l’air industrielle : l’organisation méticuleuse de nos déplacements, de nos positions et de nos gestes. Pour que s’accumule sans fin le capital des rois de la mine et du rail. Qui, aujourd’hui, comme hier ne font rien d’autre que de dévaliser le travail.

Après un petit explicatif de la métropole nantaise on partira faire un tour de métro ce faisant on rencontrera TESO et d’autres projets fou. On ne ratera pas l’arrêt conte pour la suite et fin de « Mélusine et des sorcières au placard à balai ».

 

Bonne écoute !