Mardi 17 septembre plus de 200 personnes s’étaient mobilisé.e.s pour porter la parole de la boutique solidarité de la rue des jumeaux auprès de la Métropole. L’objectif était de sensibiliser les pouvoirs publics sur la nécessité de ce type de structure, rare point de repli pour les précaires du quartier mais qui subit de plein fouet les effets d’un quartier abandonné par la Municipalité. Pour protester, le personnel de la boutique n’avait d’autre choix que de baisser le rideau jusqu’à l’octroi par les services publics d’un nouveau local. Pour suivre la journée.
Les vacances sont terminées. Place à la lutte.
Quelques semaines ont suffi pour voir la situation se dégrader encore plus dans le quartier Bonnefoy. Les poubelles ne sont plus ramassées, les rats envahissent les trottoirs, il n’en faut pas davantage pour servir d’alibi au projet TESO. Les expulsions se poursuivent, des maisons sont en vente.
La situation délétère du quartier a eu raison de la boutique solidarité de la rue des jumeaux. Ouverte depuis 1995, elle était tenue par une demi-douzaine de personnes qui y bossaient chaque matin afin d’accueillir tout.e.s celleux en situation de précarité, enfant, adulte, homme, femme. La dégradation du quartier constatée depuis trois ans mais qui s’est bien accélérée depuis un an a, bien évidemment, un impact sur les plus fragiles, celleux qui vivent dans les squats ou bien dans la rue. Les problèmes de violence augmentent et cette petite équipe se retrouve à essayer de régler tous les problèmes, des conflits entre les proxénètes violents et les filles, des cas de mineur.e.s agressé.e.s sexuellement, sans compter tous ceux liés à la drogue. Le conseil d’administration et la direction ont décidé de ne plus prendre la responsabilité de bosser à cet endroit. La boutique est fermée depuis fin juillet et n’ouvrira qu’à la condition de pouvoir assurer ses missions dans des nouveaux locaux adaptés pour accueillir les 100 à 120 personnes qui s’y rendent chaque matin. La lutte est engagé pour rester dans le quartier de la gare. Mais au lieu de galérer à chercher des locaux, c’est plutôt la mairie de Toulouse qui devrait pouvoir les loger de manière décente dans la zone où elle détient près de 50% du fonciers par l’intérmédiaire de l’EPFL.
En passant elle pourrait s’occuper aussi du ramassage des poubelles plutôt que de repeindre les murs en gris. Ce serait certainement plus efficace contre les rats. Il est insupportable de voir le Jean-Luc Moudenc multiplier les sorties médiatiques pour une ville « plus verte » quand dans la réalité les pouvoirs publics attaquent de front notre cadre de vie.
La pause estivale est terminée et nous revoilà plein de force et d’entrain pour empêcher la dégradation de cette ville en métropole standardisée. Si vous voulez nous donner un coup de main ou, tout simplement, vous informer sur le projet, l’AntiTeso Café se réunit toujours au 3 rue des cheminots les premiers mercredis du mois.