Pas de délogements ! Les habitants du quartier de la Reynerie écrivent au Maire de Toulouse.

Moudenc et sa clique continuent leur œuvre de démolition des quartiers populaires. Au delà de l’architecture, c’est aussi un modèle social qui est en danger, un modèle à base de solidarité et d’entraide, notions que l’on ne retrouvera plus dans ce que l’on veut nous imposer. Les habitants du quartier de la Reynerie se sont mobilisé.e.s pour écrire la lettre que nous reproduisons en partie ci-dessous.

LETTRE OUVERTE À M. MOUDENC, MAIRE DE TOULOUSE

Monsieur le Maire,

Nous sommes des habitants du quartier de Reynerie, un quartier de Toulouse qui est donc sous votre juridiction.
Nous venons d’apprendre que vous avez décidé de déloger, et donc de déplacer des centaines de familles qui vivent à Reynerie, ce qui nous concerne au plus haut point bien évidemment.
Nous tenons donc par cette Lettre Ouverte à vous faire savoir que nous voulons rester dans notre quartier, dans nos appartements, avec nos proches, nos familles, nos amis.

Par cette Lettre Ouverte nous vous faisons savoir que nous sommes tout à fait opposés à votre projet de délogements et de destructions, et cela pour plusieurs raisons :

1- Nous avons créé dans notre quartier des liens d’entre-aide et de solidarité qui nous permettent de vivre en bonne entente, et qui nous aident aussi à surmonter les nombreuses difficultés qui sont liées à la précarité de certains d’entre nous. Cela nous ne le retrouverons pas ailleurs, pas avant des années dans le meilleur des cas.

2- Un de vos arguments pour justifier ce délogement massif est de dire « il faut changer de population ». Doit-on vous rappeler Monsieur le Maire que nous sommes des habitants du quartier de Reynerie, quartier de Toulouse, ville de France ? Et qu’à ce titre nous sommes la population de Reynerie, de Toulouse, de France comme des millions d’autres habitants de ce pays ?
Nous ne sommes pas à considérer comme de la poussière ou des sacs de pommes de terre ou des meubles que l’on déplace au gré des décisions politiques, idéologiques ou économiques. Nous avons droit au respect de nos vies, de nos familles, de notre histoire dans la ville. Tout cela à nos yeux compte, et nous aimerions que cela compte aussi aux vôtres.

Lire la suite sur IAATA.